Japon, Ouest de l'île Kyushu de Fukuoka à Amakusa
Après une traversée en ferry depuis Busan en Corée du Sud, nous débarquons à l’heure du soleil levant à Fukuoka. Nous sommes attendus par Jérôme, un français passionné de Japon avec qui François correspond électroniquement depuis 10 ans ; il nous dirige dans Fukuoka et nous aide dans les premiers achats indispensables à chaque nouveau pays (carte de téléphone, adaptateur secteur). Il nous explique aussi les bases pour bien voyager, se nourrir et se tenir au Japon.
Fukuoka est une ville importante et nous mettons une partie de l’après-midi pour vraiment sortir de la banlieue. Nous trouvons une plage bordée de pins pour camper après avoir trouvé de l’eau au robinet sur la criée d’un petit port… sans se rendre compte que c’est de l’eau de mer !
Après la baignade en mer, qui fait ce soir là office de bain, nous nous rinçons contentieusement à l’eau que l’on pense douce !!! Heureusement que Trudie a soif et s’aperçoit en buvant une bonne gorgée dans l’un des bidons que l’eau est salée, sinon nous aurions fait la cuisine sans s’en rendre compte et tout aurait été immangeable. François retourne de nuit au village pour trouver de l’eau douce pendant que Trudie monte la tente.
Nous nous dirigeons vers la ville de Nagasaki et nous avons du mal à nous habituer au trafic dense des routes japonaises. Nous n’avons pas trop le choix des routes car il existe peu de routes secondaires. Il existe assez souvent un trottoir « cyclable » mais en ville cela devient vite pénible à chaque intersection et en campagne aussi à cause de la végétation luxuriante qui l’envahit. Ce trottoir cyclable lorsqu’il devient une « bande cyclable » est lui aussi très souvent inutilisable à cause de la végétation. Nous trouvons donc la conduite du vélo assez pénible, obligés toute la journée à jouer aux équilibristes entre la végétation ou le rail de sécurité et les véhicules qui nous dépassent sans cesse, bien que les conducteurs prennent beaucoup de précautions pour nous dépasser et sans jamais nous claxonner.
Le temps n’est pas au beau, il fait chaud et humide, et malgré la pluie ça ne rafraichit pas, même la nuit où la température peine à descendre en dessous de 25°. Nous arrivons à trouver des abris pour passer la nuit au sec.
Nous arrivons à Nagasaki, ville très vallonnée, par un tunnel de 2 km où il règne une chaleur étouffante… toujours assez angoissant ces tunnels à cause du bruit infernal.
La visite des lieux de souvenirs et du musée de la bombe atomique est emprunte d’émotion, surtout avec l’actualité récente qui nous montre que certains hommes politiques n’ont rien appris de cette leçon tragique de la seconde guerre mondiale. Le 9 aout 1945 à 11h02, la bombe américaine nommée « fat man », lâchée à 9000m d’altitude explose au dessus de Nagasaki à 500m d’altitude. Cette bombe de 5 tonnes mais d’une puissance équivalente à 24000 tonnes de TNT a anéanti en une fraction de seconde 75000 personnes. 75000 autres périront des suites de leurs brûlures, de leurs blessures et de leurs cancers les jours et années qui suivirent. Vu le profil très encaissé de la ville, l’effet de la bombe s’est « limité » à la vallée mais la chaleur très intense (3000 à 4000° dans un périmètre d’un kilomètre) s’est propagée et a incendié le reste de la ville, la détruisant à 75%.
Une seule bombe H actuelle a une puissance équivalente à 6 millions de tonnes TNT, soit 250 fois la bombe de Nagasaki, et il y a des milliers de bombes de cette puissance dans le monde !
parc de l'hypocentre, des centaines d'élèves japonais viennent en visite scolaire avec un calme surprenant
A Nagasaki, nous trouvons à nous loger dans une chambre très japonaise de l’auberge de jeunesse d’un centre d’accueil catholique. Situé à 2 pas de la nouvelle cathédrale Urakami, la cathédrale d’origine se trouvant quasiment au point zéro de la bombe fut entièrement détruite.
Nous quittons la ville par un autre tunnel (interdit aux vélos) et nous nous dirigeons vers la presqu’île du Mont Unzen.
Dans la ville nommée Unzen-Obama…ça ne s’invente pas!, nous visitons un temple-musée à coté d’une source d’eau chaude.
Le temps a de nouveau tourné à la pluie et nous trouvons refuge le soir dans les toilettes d’un camping où une « copine » de taille respectable (10 à 12cm) nous attend sagement !
côtes de l'île Kyushu, la mer refoule des quantités de détritus en plastique, des filets très dangereux pour les dauphins, tortues et oiseaux.
Il pleut toujours et en prenant le ferry pour l’île Amakusa, nous apprenons tout à fait par hasard qu’un typhon très puissant s’approche du Japon. Nous voilà coincé pour 3 jours sur cette petite île et nous devons trouver absolument un abri en dur. Le personnel du port se plie en deux au vrai comme au figuré pour nous trouver un hôtel ou une guest-house dans nos prix, le moins cher ici coutant déjà autour de 25€ par personne. Au final le typhon Talim va nous couter autant que 15 jours de voyage au Tadjikistan!
Nous patientons pendant l'arrivée du typhon en visitant Hondo, ses temples, son musée du christianisme et ses "combinis" ! (nous expliquerons dans un autre article).
Le typhon, au départ de catégorie 4 puis 5 lorsqu’il est passé sur les côtes chinoises puis sur l’archipel d’Okinawa en y causant beaucoup de dégâts, a été rétrogradé en tempête tropicale. Cela a finalement soufflé aux alentours de 100km/h mais les pluies ont été très intenses et nous voyons les dégâts occasionnés par les rivières en crues sur la télévision de la guest-house. Nous nous sommes inscrits sur le site diplomatie.gouv.fr sur le fil d’Ariane qui permet aux expatriés français d’être prévenus lors d’évènements dangereux comme celui-ci … chose que l’on aurait dû faire dès le début de notre voyage.